« Le Diable est dans les détails »….


Diable

* »Le Diable est dans les détails ». Cette expression est attribuée à Nietzsche, philosophe allemand du XIXème siècle. Elle ne fait aucunement référence à la religion, mais l’image qu’elle inspire renvoie à un être maléfique qui viendrait troubler ceux qui l’entourent en agissant sur les « détails » d’une situation….

Le Front National de Le Pen en sait quelque chose lui qui fut, trop longtemps, « diabolisé » pour l’utilisation stupide et provocatrice du « détail », pour qualifier la Shoah, cette tragédie qui laissera une tache indélébile sur notre civilisation.

La « diabolisation » du Front National et du chef charismatique de ce Parti a longtemps été le seul moyen que les autres Partis politiques, en manque d’arguments sérieux et crédibles, ont trouvé pour tenter de réduire le » diable » au silence…..

Vous voyez maintenant où je veux en venir…..

Les résultats, prévisibles, du scrutin pour l’élection du Parlement Européen, viennent de démontrer de manière éclatante, que la » diabolisation », ça ne marche plus.

Les Français, – ce vieux peuple rompu à l’interprétation des situations politiques les plus insolites, les plus complexes et les plus dangereuses pour le destin du pays, et de plus en plus attentif au verbalisme d’une classe politique coupée des réalités de la vie populaire, qui croit pouvoir « endormir »le peuple pour mieux l’instrumentaliser -, les Français, donc, ne marchent plus dans la « combine »….Ils n’ont plus peur du Diable !!!

Ils ont fini par se fâcher contre ceux qui les prennent pour des billes. Ceux qui se font élire sur un programme de gauche et font une politique que même la droite n’a pas eu le courage de faire…. après avoir, trop longtemps, subi des politiciens de droite, élus à « coups de menton », qui une fois installés au pouvoir oublient, par lâcheté, toutes leurs promesses.

En outre, la France, qui est une des plus vieilles démocraties d’Europe, ne pouvait plus continuer à tolérer qu’environ un Français sur six n’ait aucun droit à l’expression démocratique de ses angoisses, de ses difficultés, de ses déceptions, frustré par un ensemble de Lois électorales savamment conçues, de toute représentation au Parlement de la République. Alors même que des courants politiques représentant des opinions minoritaires disposent, à la suite de combinaisons politiques, d’une représentation sans rapport avec leur poids dans l’opinion….

Tout ces Français-là, traités avec une forme de mépris, comme s’ils appartenaient à une catégorie de sous-citoyens, aux idées « nauséabondes », sont exaspérés. Alors, ils se fâchent.

On peut se demander pourquoi refuser le droit d’exprimer leurs opinions à des Français qui aiment leur pays, qui travaillent, paient leurs impôts, qui sont attachés à leur Culture, à leurs Traditions, à leur Histoire, à leur « identité », mais qui refusent de voir les fenêtres de leur pays ouvertes à tous les vents, par lesquelles s’engouffrent des populations affamées de bien être et qui fuient leur pays,…. après en avoir chassé la France.

Dans la conception que nous avons de la Démocratie, même les imbéciles ont le droit de s’exprimer. D’ailleurs, un grand nombre d’entre eux ne s’en privent pas….

Alors, pourquoi refuser d’écouter les voix du bon sens populaire ??? Pourquoi s’obstine à traiter le « populisme », c’est-à-dire la voix du peuple, par le mépris ???

Interdire l’expression d’un courant politique, par des artifices reposant sur des modes de scrutin conçus pour barrer l’accès parlementaire à un Parti, quel qu’il soit, et en conférant aux médias le pouvoir abusif de décider si le Parti en question peut être considéré comme « fréquentable » par le microcosme journalistique, n’a jamais fait que nourrir le ressentiment de ceux qui légitimement, s’interrogent sur les raisons de les priver du droit à l’expression médiatique….

Mais ce que les couches populaires qui ont voté pour le Front National comprennent encore moins c’est la volonté d’une conjuration de certaines élites, de « diaboliser »ce Parti ostracisé, pour tenter de le décrédibiliser, et de l’empêcher d’exprimer librement une opinion qui dérange, mais qui est partagée par un grand nombre de ceux qui souffrent de n’être pas entendus.

Dans un ouvrage récent intitulé « Du Diable en Politique, Réflexions sur l’antilepénisme ordinaire » (Paris, CNRS Editions, 2014), Pierre-André Taguieff, philosophe, politologue et historien des idées, directeur de recherche au CNRS et rattaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po tente d’analyser le processus de « diabolisation » du Front National, et son impact sur l’opinion de ces « Français de seconde zone »qui adhèrent au Front National.

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Cet ouvrage est édifiant, d’autant plus que son auteur ne peut être sérieusement suspecté de sympathie envers ce Parti dont on nous affirme abusivement, depuis ce matin, qu’il est devenu le « Premier Parti Politique français ».

Dans un article publié par le Figaro, Pierre-*André Taguieff analyse ainsi le processus de « diabolisation »*( je le cite):

« La diabolisation implique de réduire un individu ou un groupe à une manifestation du Mal ou à une incarnation du diable, et d’en tirer les conséquences pratiques, à savoir l’élimination de l’entité diabolisée. Dans les systèmes totalitaires, la diabolisation des opposants se traduit par leur extermination physique. Dans les démocraties pluralistes, les adversaires diabolisés sont en principe exclus du jeu démocratique, mis à l’écart du système politique.

*La diabolisation constitue ainsi une méthode d’illégitimation d’un adversaire, d’un concurrent, d’un contradicteur, qui sont ainsi transformés en ennemis redoutables et haïssables. En outre, diaboliser l’autre (l’opposant ou le différent), c’est se classer soi-même dans la catégorie des représentants ou des combattants du Bien. C’est donc se donner une légitimité, voire une respectabilité à bon compte. »
Le Front National s’est fait une spécialité dans la dénonciation d’un « désordre intérieur attribué à une immigration jugée non intégrable, et que la mondialisation et la construction européenne sont dénoncées comme des menaces pesant sur l’indépendance et l’identité nationales. » ( Fin de citation ).

Ses « diabolisateurs » l’accusent notamment d’être partisan d’un repli sur soi de la nation, de développer des thèses xénophobes ou racistes, et surtout d’être des fauteurs de division du peuple français, en alimentant les peurs et les haines entre groupes ou entre communautés.

En France, l’antinationalisme est devenu l’idéologie dominante à la faveur de la construction européenne. Les nations étant perçues comme des obstacles à cette dernière, le sentiment national lui-même a été réduit par les élites dirigeantes à une survivance nuisible d’un passé révolu, et d’un archaïsme détestable.

Or, le problème, c’est que le sentiment d’appartenance nationale, comme le souci de préserver une forte identité nationale, sont profondément ancrés dans ces couches populaires françaises qui s’estiment menacée par une immigration non maîtrisée, et par le discours « laxiste » répandu dans certains milieux, qui condamne la France à des « réformes de société » fortement contestées et à un « métissage »forcé*….

Les « zélites », influencées par le discours de certains « zintellectuels » éloignés des réalités populaires, ont eu beaucoup trop tendance à traiter par le mépris, l’opinion de ces mêmes couches populaires accablées par la chômage, et la perte de pouvoir d’achat et une insécurité niée par ces « zélites », mais violemment ressentie.

De même que ces « zélites » sont restées insensibles au désarroi des classes moyennes menacées par un déclassement et une paupérisation accélérés.

Ces mêmes couches populaires sont désormais convaincues qu’il existe une vraie conjonction d’intérêts pour favoriser une immigration qui de « richesse pour la France », s’est transformée, quoi qu’en disent les « belles âmes », en fardeau pour le pays et en menace pour le monde ouvrier : les « patrons » y voient la possibilité de l’utiliser pour peser sur les salaires à la baisse. Quand aux Partis Politiques de Gauche, et aux Syndicats, ils y voient l’opportunité de regonfler » leurs effectifs, et de disposer de « troupes fraîches » pour mener les combats futurs….

Mais le seul fait de le dire est considéré comme « nauséabond » et comme un « délit de populisme » !!!

S’ajoutent à cela, des menaces que la classe politique fait mine d’ignorer, ou au mieux, de minimiser en les traitant par le silence, qui sont réelles et font peser de graves incertitudes sur l’avenir de la cohésion de la nation et contribuent à l’angoisse des Français .

Que plus de 700 « Français » issus de l’immigration maghrébine soient partis combattre en Syrie pour le Djihad n’est pas un fait insignifiant. Le retour des survivants dans les « quartiers sensibles »constituera une menace que chacun perçoit déjà comme certaine….Quel st le Français de bon sens qui n’est pas convaincu que « le vers est dans le fruit », et que nous subirons un jour ou l’autre, les conséquences de la « radicalisation » de ceux à qui nous avions offert l’hospitalité ???

Le résultat du vote d’hier, est la résultante de tout cela.

Il est accablant pour l’ensemble de la classe politique, et devrait inciter nos élites à renoncer à la lâcheté de leurs petits calculs politiciens, à sortir enfin d’un autisme désespérant, et à prendre enfin la mesure du fossé profond qui les sépare d’un peuple en colère, sous peine de voir s’accroître le danger d’un glissement durable de l’électorat populaire vers les extrêmes, et d’accentuer l’isolement de la France, en Europe, et dans le monde.

Nous sommes à la veille d’un grand chambardement : à défaut du « changement c’est maintenant » dont les socialistes avaient fait leur slogan électoral….Il est des moments où il faut se résigner à détruire, afin de tout reconstruire. Sur des bases saines.

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